Né de l’imagination de Larry Page et Serge Brin, deux jeunes chercheurs américains, Google (de Googol : soit 10 puissance 100) s’est imposé, dès son lancement, à la toute fin du siècle dernier comme le moteur de recherche le plus efficace jamais créé. Équipé, comme ses concurrents, d’un index de plusieurs milliards de pages mis à jour toutes les 4 à 6 semaines, Google se distingue par un système unique de sélection des pages Web offrant des résultats d’une rare pertinence. Toutefois, si le plus souvent l’utilisation de quelques mots bien choisis est suffisante pour trouver sur la Toile une information utile, d’autres fois, la requête doit être affinée. Et sur ce point, une fois de plus, Google offre des fonctions et des outils puissants et bien souvent méconnus.
Un système unique de sélection ?
Lors du lancement d’une requête, Google sélectionne l’ensemble des pages de son index contenant le ou les mots entrés par l’internaute. Une fois ce premier travail réalisé, il analyse les pages choisies et les classe en fonction de leur popularité. Cette dernière est appréhendée, dans un premier temps, en fonction du nombre de liens contenus dans les pages indexées et pointant vers la page référence. Le classement est ensuite affiné en privilégiant les pages vers lesquelles « pointent » des liens présents sur des pages elles-mêmes très populaires. Au final, ce système de classement un peu complexe permet de mettre en tête de liste des pages qui, nous l’avons tous constaté, offrent dans de nombreux cas une réponse pertinente à la question posée.
Affiner une requête
Par défaut, Google réalise sa recherche sur l’ensemble du Net. Toutefois, pour éviter de voir sélectionnées des pages dont on sait qu’elles ne correspondent pas à nos attentes, il est possible de limiter le champ d’investigation du moteur. Ces fonctions sont disponibles dans le menu « Recherche avancée », mais peuvent, pour la plupart, être lancées directement à partir de la fenêtre principale de recherche en respectant un formalisme spécifique.
Opérateurs, mots-clés et expression
Le « et » est pris en compte par défaut. Les pages sélectionnées contiendront ainsi tous les termes de la recherche. Pour le « ou », permettant de chercher des pages contenant « au moins un des mots », il convient d’utiliser la fenêtre dédiée ou d’entrer directement le signe « | » ou l’opérateur « OR » entre les termes choisis (ex: joueurs ou joueuses de tennis = joueurs|joueuses de tennis = joueurs OR joueuses de tennis). Pour le « sauf », il faut positionner un « – » devant le terme que l’on souhaite exclure ou l’inscrire dans la fenêtre « Aucun des mots suivants ». La recherche « -Laurence Ferrari » donnera ainsi les pages contenant le nom « Ferrari » mais pas « Laurence ».
Les termes dit neutres, comme « le, la, les, du, avec, vous… », ou encore les acronymes et les mots techniques tels que « http, com, org, net » et enfin les « lettres/chiffres d’un seul caractère » ne sont pas pris en compte par Google. Pour que le moteur les intègre dans sa recherche, il faut qu’ils soient précédés du signe « + » (+de, +http…). Google ne tient pas compte non plus des accents et des minuscules ou majuscules. En revanche, il respecte les singuliers et les pluriels.
Enfin, pour lancer une requête portant sur une expression précise, il convient de la mettre entre guillemets ou d’utiliser la fenêtre « Cette expression exacte » du menu « Recherche avancée ».
Synonymes et joker
Comme tous les moteurs, Google se base sur les mots-clés entrés pour effectuer ses recherches. Dès lors, si le terme initial n’est pas celui utilisé par le rédacteur d’une page contenant néanmoins nombre de données pertinentes, cette dernière ne sera pas sélectionnée. Aussi, pour pallier ce problème est-il possible d’obtenir des résultats de recherche basés non seulement sur le mot choisi mais aussi sur certains de ses synonymes. En positionnant un tilde « ~ » devant le mot « ~navire », les pages contenant « bateau » ou « paquebot » seront par exemple proposées. Pour permettre une recherche portant sur un terme non renseigné, Google offre également la possibilité d’utiliser un joker « * ». Ainsi, en entrant « Recette du * aux pruneaux », on découvrira que ces fruits se marient aussi bien avec le lapin, le filet mignon que les tajines ou les fars.
Limite linguistique
L’objectif est ici de lancer une recherche sur des documents rédigés dans une langue particulière. Cette sélection linguistique peut être réalisée parmi plus de cent langues, de l’afrikaans au zoulou en passant par l’azéri et le urdu. Le choix se fait à l’aide du menu déroulant baptisé « Résultats pour les pages écrites en ».
Format et date
Dans le menu de « Recherche avancée », il est également possible de limiter une requête en fonction du format du document ciblé (PDF, Word, Excel, PowerPoint, RTF…), de sa date de création ou de mise à jour (de moins de 24 heures, à moins d’un an).
Site et type de site
Google permet de lancer une recherche uniquement sur un site ou une famille de sites. Ainsi, en tapant : « droit social site:tpe-pme.com », le moteur sélectionne tous les documents publiés sur le site de TPE-PME contenant les termes « droit social ». De la même manière, en entrant « mot site:gouv.fr », la recherche ne concernera que les sites gouvernementaux français ; avec « mot site:net », seuls les serveurs utilisant l’extension « .net » seront visités, etc… Une recherche limitée à un nom de domaine peut aussi être lancée en utilisant la fenêtre « Afficher les pages du site ou du domaine ».
Rechercher les liens
Pour mesurer la popularité d’un site, il est intéressant de savoir si d’autres serveurs Web invitent leurs visiteurs à s’y connecter. Pour découvrir les pages proposant un lien sur la page d’accueil du site TPE-PME par exemple, il suffit d’entrer dans la fenêtre de recherche de Google « link:www.tpe-pme.com » ou d’utiliser la fonction « Rechercher les pages liées à cette page » du menu « Recherche avancée ».
Des outils de recherche spécifiques
Outre les fonctions déjà présentées permettant d’affiner une requête, Google propose des outils conçus pour lancer des recherches uniquement sur certains types de données.
Trouver des images
À partir d’un simple terme ou d’une expression, Google sélectionne des images (photos, dessins, cartes, graphiques). Le tri est effectué en fonction du nom de l’image et des informations textuelles qui l’entourent. Pour lancer ce type de recherche, il suffit de cliquer sur l’onglet « image » de la page d’accueil. Les recherches peuvent être affinées en tenant compte de la taille des images, de leur format (Jpeg, Gif, PNG…), de leur contenu (actualité, visage), du fait qu’elles sont en couleur ou en noir et blanc.
Consulter la presse
Des articles de plus de 500 journaux en ligne français (la presse étrangère est également proposée) sont consultables à partir du module « Actualités » de Google. Classés par rubriques (international, France, économie, science, sport, culture et santé), ces articles peuvent également être recherchés à l’aide d’un moteur de recherche dédié. À ce propos, il faut signaler que cette recherche peut être affinée par le biais du menu « Actualités – recherche avancée ». Il est ainsi possible de n’afficher que les articles issus d’un même journal, d’effectuer une sélection en fonction de la date de parution ou de ne rechercher le terme ou l’expression choisie que dans le corps ou le titre de l’article.
Les alertes
Pour rester au courant de l’évolution d’un sujet d’actualité ou d’une simple recherche sur le Net, Google propose un système de veille. Contre une simple inscription et le choix des termes ou expressions permettant d’effectuer la recherche, Google surveille le Web pour informer par courriel l’internaute abonné de toute nouveauté. Pour utiliser ce service, à partir de la page d’accueil de Google, il suffit de cliquer sur les onglets « Plus/ encore plus », puis sur « Alertes ».
Mais aussi
Outre ses capacités de recherche, Google fonde également son succès sur les petits services en ligne qu’il propose à ses millions d’utilisateurs.
Une calculatrice
En entrant une combinaison de chiffres dans la fenêtre de recherche (26+458) puis en validant, il est possible de transformer Google en calculette. Outil puissant, il connaît les opérateurs de base (+, -, /, *), les puissances (8^3), les racines carrées, les sinus, les logarithmes… sans parler des chiffres romains et du binaire.
Pour convertir
De la même manière, il est possible de convertir des mètres en pouces ou des euros en n’importe quelle autre devise. La recherche d’une valeur se fait en langage naturel, à partir de la fenêtre du moteur en entrant par exemple : « 500 € en dollars ; 100 € en monnaie chinoise ; 5 $ par gallon en euros par litre, 17 pouces en cm). Il est aussi possible de combiner la fonction convertisseur avec la calculatrice. « 1,5 € par litre en $ par gallon » donne ainsi un peu plus de 8 dollars.
Connaître une définition
Pour obtenir la définition d’un mot ou d’un acronyme, il suffit de le faire précéder du terme « define » dans la fenêtre de recherche et de lancer le moteur. Pour connaître le sens de « HTML », il faudra ainsi entrer « define:HTML » et valider. D’autres définitions provenant d’encyclopédies, de dictionnaires et autres glossaires en ligne pourront également être proposées à l’occasion d’une telle requête.
Enfin, pour les férus de météo, il est possible de découvrir le temps qu’il fait n’importe où dans le monde en tapant « meteo:nom de la ville ».
Les programmes de Google
Certes, Google est un moteur de recherche, il s’agit même du moteur le plus utilisé dans le monde. Mais Google, c’est également un ensemble de logiciels proposés en ligne et le plus souvent gratuite-ment (du moins dans leur version de base). Ces produits qui, comme le moteur dont ils sont issus, allient puissance et sobriété offrent, pour les plus connus, des services dans des domaines aussi variés que la recherche de données spécialisées, la traduction, l’analyse du Net ou encore la cartographie.
My tailor is rich
À partir de l’interface du moteur (www.google.fr), il est possible d’accéder à un menu offrant des outils linguistiques. Ces derniers permettent de traduire un texte que l’on peut intégrer dans une fenêtre grâce à un simple copier/coller. Il est également possible de traduire une page Web complète. Pour ce faire, il suffit de copier l’adresse de la page en question dans un espace indiqué par Google et de valider l’opération. Certes, il ne s’agit pas d’une traduction de grande qualité, mais cela peut être suffisant pour comprendre l’esprit général d’un texte. Les langues proposées sont : le français, l’anglais, l’espagnol, l’italien, l’allemand, le portugais, le chinois, l’arabe, le coréen, le russe, le néerlandais, le japonais et le grec.
Traduire une recherche
Ce service de traduction permet également de lancer une recherche dans une langue étrangère à partir d’un mot ou d’une expression renseignés, par exemple en français. Pratiquement il suffit d’entrer le mot-clé dans cette langue, puis de choisir la langue de destination. L’expression sera alors traduite et le moteur proposera comme résultats, sur la partie droite de l’écran, les pages dans la langue de destination contenant les termes de la recherche et, sur la partie gauche, leur traduction (celle des pages complètes) dans la langue de départ. D’un point de vue linguistique, il est aujourd’hui possible, à partir d’un terme en français, d’effectuer des recherches uniquement en anglais et en allemand. En revanche, en utilisant une expression anglaise, la totalité des langues citées plus haut est offerte.
Ou un simple mot
Parmi les fonctionnalités de la barre d’outils Google (cf. infra), le « traducteur mot à mot » est un système pratique pour faciliter la compréhension d’un texte anglais. Grâce à un affichage par « bulle », cet outil indique à l’internaute la traduction d’un mot dès qu’il pointe sur ce dernier le curseur de sa souris. À l’instar d’un dictionnaire, une liste des différents sens possible est proposée. À ce jour, ce système permet de traduire les termes anglais vers le chinois, le coréen, l’espagnol, l’italien, le japonais et bien entendu le français.
La barre d’outils de Google
Une barre d’outils est une petite bande graphique qui généralement prend place sur la partie supérieure d’un logiciel. Cette barre présente différentes fonctions qu’il est possible d’activer par l’intermédiaire d’icônes ou de menus déroulants.
Une fois installée (toolbar.google.com), la barre d’outils Google apparaît automatiquement lors du lancement du navigateur (Firefox 1.5 + ou Internet Explorer).
Grâce à cette barre d’outils, il est possible de lancer une requête sur le Net à tout moment sans pour autant être connecté au site de Google. La recherche se fait à partir de la petite fenêtre de recherche que propose la barre d’outils. Comme avec le moteur, le champ de recherche peut être spécifié et il faut également noter la présence d’un système de suggestions proposant à l’utilisateur, dans un menu déroulant, des résultats de recherche obtenus à l’aide de termes ou d’expressions proches de ceux qu’il a choisis.
Pour visualiser les termes recherchés
Il arrive souvent que les pages sélectionnées par le moteur ne soient pas en rapport avec l’objet de la recherche. Aussi, pour vérifier rapidement la pertinence d’une sélection, la barre d’outils propose un bouton permettant de mettre en surbrillance, au sein de la page Web, les différents termes utilisés dans la requête. De plus, une fonction complémentaire permet de positionner successivement le curseur sur chacun des mots ainsi sélectionnés.
Pour juger de la notoriété d’un site
Le système PageRank, développé par Google, est un indicateur destiné à informer l’internaute de la pertinence d’un site. Ce critère d’évaluation est basé sur la popularité d’un serveur et son indexation auprès d’autres sites, eux-mêmes préalablement estimés par Google. Sur la barre d’outils, cet indicateur est présenté sous la forme d’une petite ligne verte dont la taille varie en fonction de la cote du site visité.
Attention
l’utilisation de cette fonction entraîne la communication au serveur Google de la liste des sites visités par les internautes. Ce transfert d’information est indispensable au bon fonctionnement de PageRank. Pour garantir la confidentialité de ses propres connexions sur le Net, il est possible de neutraliser cette fonction. Afin de réaliser cette opération, il suffit de sélectionner « Paramètres » et de décocher la fonction « PageRank ».
Mais encore
Outre le « traducteur mot à mot » déjà présenté, la barre d’outils offre un correcteur orthographique actif sur les textes entrés dans les formulaires, un système d’enregistrement des favoris en ligne, un accès direct à sa boîte aux lettres Gmail (pour les internautes abonnés), un intégrateur de liens (pour lire les flux d’informations). Enfin, une fonction de personnalisation permet d’intégrer à la barre des nouveaux boutons destinés à lire des articles de presse, à connaître les cours de la Bourse, la météo, à jouer…
Plans et itinéraires
Outil d’orientation associant la puissance de son moteur à des cartes et des photos satellites, Google Maps (maps.google.fr) permet en quelques clics de calculer un itinéraire, de visualiser le plan d’une ville, des photos de ses rues à hauteur d’homme ou des vues aériennes.
Des cartes, des itinéraires, des adresses professionnelles
Après avoir tapé une adresse, l’avoir confirmée au sein d’une liste de lieux aux appellations voisines, une carte apparaît. À l’aide de curseurs de direction, ou de la souris, il est possible de s’y déplacer et de zoomer (molette de la souris) ou au contraire de prendre de l’altitude pour découvrir tout un quartier, une ville… En cliquant sur le bouton « satellite », la carte est aussitôt remplacée par une photo aérienne (intégrant par défaut les données cartographiques) permettant, en fonction des régions, de s’approcher jusqu’à une vingtaine de mètres du sol. Des cartes faisant apparaître les reliefs peuvent également être sélectionnées en cliquant sur le bouton du même nom (sur les cartes de certaines villes, les immeubles apparaissent alors en 3D). Enfin, un système de recherche localise sur la carte ou la photo les entreprises dont le nom, l’adresse ou l’activité ont été renseignés.
Un simple clic permet de découvrir leurs coordonnées et quelquefois un commentaire les concernant.
Pour obtenir un itinéraire routier, il suffit d’entrer l’adresse de départ et celle de destination ou de les sélectionner directement sur la carte à partir de la souris (touche droite de la souris).
Trafic et vues urbaines
Outre les données satellites et cartographiques déjà évoquées, sur certaines villes américaines Google Maps offre des informations relatives au trafic routier (les avenues prennent une couleur verte, jaune ou rouge en fonction de leur encombrement) ainsi que la possibilité de visualiser des photos des rues sur 360°.
Explorer le monde et l’espace avec Google Earth
Logiciel de photographies satellites, Google Earth (earth.google.com) est une petite merveille qui permet à chacun d’entre nous d’explorer notre belle planète et les confins de la galaxie. Lors de son lancement, il ouvre plusieurs fenêtres, dont la plus grande présente la terre en 3D et offre un système de contrôle en forme de « joystick » permettant de la faire tourner en tous sens et de passer d’une altitude de 62 000 km à moins de 20 m du sol. À l’instar de Google Maps, il est possible de se posi-tionner au-dessus d’une ville en entrant son nom, de faire apparaître des informations cartographiques, des données touristiques, des immeubles en 3D, et de calculer des itinéraires. Outre la planète bleue, Google Earth permet également de se balader dans l’espace afin d’y découvrir à la manière d’un astronome la complexité et la beauté de la voie lactée, notre galaxie.
Mais aussi
Il existe bien d’autres applications créées par Google et librement accessibles sur le Net. Certaines, comme Google Documents, Google Agenda ou Google Desktop, véritables outils bureautiques, mériteraient à elles seules une présentation particulière. D’autres, moins puissantes mais tout aussi intéressantes, se trouvent réunies dans le « Laboratoire » de Google (labs.google.com). Ces logiciels, en version « Beta », sont appelés, pour certains, à devenir des applicatifs pérennes, pour d’autres à tomber dans l’oubli. En attendant, ils sont classés en deux colonnes. Celle de droite présente les projets déjà adoptés par un large public et promis à un avenir glorieux. On y trouve la barre d’outils, le système d’alerte, Google Maps ou encore le moteur de recherche local (Desktop Search), bref, des choses déjà connues. En revanche, la colonne de gauche propose les peut-être futures stars. Une quinzaine de programmes comme par exemple Google Trends qui permet en quelques clics de connaître les thèmes de recherche les plus prisés par les internautes, Google Mars conçu pour explorer la planète rouge, Google Ride Finder créé pour repérer les stations de taxis et les bouches de métros des principales villes américaines, Google Code Search, un moteur de codes sources publics…
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